frayeur

frayeur

frayeur [ frɛjɶr ] n. f.
• 1460; freor (XIIe) « bruit », avec infl. de effrayer; lat. fragor « fracas », puis « peur »
Peur très vive, généralement passagère, provoquée par un danger réel ou supposé. affolement, effroi. Avoir, éprouver une grande frayeur. Les frayeurs nocturnes des enfants. Se remettre de ses frayeurs. « J'ai les frayeurs les plus ridicules, j'ai peur d'être quittée, je tremble d'être vieille et laide » (Balzac). Causer une grande frayeur. effrayer.

frayeur nom féminin (latin fragor, -oris, bruit violent) Grande crainte passagère, causée par un danger véritable ou apparent : Trembler de frayeur.frayeur (synonymes) nom féminin (latin fragor, -oris, bruit violent) Grande crainte passagère, causée par un danger véritable ou apparent
Synonymes :
- épouvante
Contraires :
- impassibilité
- quiétude
- sérénité

frayeur
n. f. Crainte vive et passagère, en général sans fondement.

⇒FRAYEUR, subst. fém.
Peur violente et passagère, provoquée par un danger véritable ou imaginaire. Une horrible, une mortelle frayeur. Pour vous faire, entre vous, de petites frayeurs (VIGNY, Journal poète, 1837, p. 1058). Si vous saviez, dans les premiers temps, dit encore Gervaise, j'avais des frayeurs du matin au soir (ZOLA, Assommoir, 1877, p. 480). Une véritable frayeur l'étreint (MARTIN DU G., Devenir, 1909, p. 190) :
La petite, accoutumée à ces exercices, ne témoignait ni frayeur ni surprise; elle restait là, les bras ballants, regardant devant elle avec une sérénité parfaite, tandis qu'Agostin placé à l'autre bout de la salle, un pied avancé, l'autre en retraite, balançait le long couteau dont le manche était appuyé sur son avant-bras.
GAUTIER, Fracasse, 1863, p. 320.
SYNT. Avoir, éprouver une grande frayeur; inspirer de la frayeur; calmer la frayeur (de qqn); plaisir, respect mêlé de frayeur.
Vieilli. Avoir frayeur de (qqc.). Voilà qu'un lien sacré est établi entre nous trois, un lien dont j'ai frayeur pourtant (SAND, Lélia, 1833, p. 39). La société retourna vite à ses plaisirs; elle avait frayeur de son deuil (CHATEAUBR., Mém., t. 2, 1848, p. 139).
Faire une frayeur (à qqn). Moi ça m'arrête la respiration quand on me fait une frayeur (H. BATAILLE, Maman Colibri, 1904, p. 13).
Subst. + de frayeur. Cri, mouvement, sursaut de frayeur. En même temps il se sentait pris d'une fièvre de frayeur (ARAGON, Beaux quart., 1936, p. 417).
Verbe + de frayeur. Frémir, trembler, hurler, de frayeur; se remettre, revenir de (sa) frayeur; saisi, mort de frayeur. Elle tressauta de frayeur (MAUPASS., Contes et nouv., t. 1, Hist. fille de ferme, 1881, p. 37). L'enfant se dressa tout à coup, tournant vers lui un visage convulsé de frayeur et de colère (BERNANOS, Crime, 1935, p. 857). Tous mes cheveux se dressent de frayeur (CAMUS, Esprits, 1955, II, 2, p. 479).
[Suivi d'un compl. désignant la cause et introduit par de] J'ai des ambitions démesurées et la frayeur des responsabilités (ESTAUNIÉ, Empreinte, 1896, p. 316). Le principal est évidemment mon horreur, ma frayeur d'être classé (ALAIN-FOURNIER, Corresp. [avec J. Rivière], 1906, p. 281).
[P. anal. de comportement; en parlant d'un animal] On exploite cette frayeur pour les capturer [les palombes] (PESQUIDOUX, Chez nous, 1923, p. 184). Le chien rampe de frayeur et se laisse traîner (CAMUS, Étranger, 1942, p. 1142).
Prononc. et Orth. :[]. Ds Ac. 1694-1932. Étymol. et Hist. Ca 1135 frëor (Couronnement Louis, 2110 ds T.-L.); 1470 frayeur (Myst. du siege d'Orleans, p. 697 ds LITTRÉ). Du lat. class. fragorem acc. de fragor « bruit éclatant, fracas, vacarme » dont le résultat phonétique normal était en a. fr. frëor « vacarme » (ca 1165 B. DE STE-MAURE, Troie, 8325 ds T.-L.); la forme mod. et le sens de frayeur s'expliquent par un rapprochement avec effrayer. Fréq. abs. littér. :676. Fréq. rel. littér. :XIXe s. : a) 1 694, b) 801; XXe s. : a) 735, b) 557.

frayeur [fʀɛjœʀ] n. f.
ÉTYM. 1460; freor, v. 1160; freiur, v. 1138; par attraction de effrayer; du lat. fragor « bruit », puis « peur ».
Peur très vive, généralement passagère et provoquée par un danger réel ou supposé. || Cri de frayeur. Affolement, effroi, épouvante, peur. || Être saisi de frayeur à l'approche d'un danger (→ Centurion, cit. 1), d'un spectacle horrible (→ Aspect, cit. 2). || La frayeur de la mort; la frayeur d'avouer la vérité. Terreur. || Trembler, balbutier, être blanc de frayeur. Émotion. || La frayeur s'empara de lui, le glaça jusqu'aux os. || Frayeur enfantine (→ Écheveau, cit. 6); frayeurs injustifiées (→ Bannir, cit. 11), instinctives. || Avoir la frayeur des insectes, des rats. || Calmer les frayeurs de quelqu'un. Appréhension, crainte. || Vivre dans de continuelles frayeurs. Alarme, alerte, transe. || Causer de la frayeur. Effrayer. || Le voilà remis de sa frayeur (→ Avoir, cit. 10). — ☑ Loc. Vx. Faire frayeur : faire peur. || « La longueur de nos réponses fait frayeur » (Mme de Sévigné).
1 Et lors une frayeur va nos cœurs assaillant,
Le poil nous dresse au chef, et du front, goutte à goutte,
Jusqu'à bas des talons la sueur nous dégoutte.
Ronsard, Premier livre des hymnes, « Les daimons ».
2 (…) ah ! de frayeur je tremble.
Molière, l'Étourdi, II, 7.
3 La frayeur saisissait les hôtes de ces bois.
Tous fuyaient, tous tombaient au piège inévitable
Où les attendait le lion.
La Fontaine, Fables, II, 19.
4 Que ne peut la frayeur sur l'esprit des mortels ?
Racine, Athalie, II, 5.
5 Je me moquai tant de sa frayeur, que M. Lambercier, ennuyé de mes vanteries, voulut mettre mon courage à l'épreuve.
Rousseau, Emile, II.
6 Enfin, j'aime plus que je ne suis aimée; j'ai peur de toute chose, j'ai les frayeurs les plus ridicules, j'ai peur d'être quittée, je tremble d'être vieille et laide quand Gaston sera toujours jeune et beau, je tremble de ne pas lui plaire assez !
Balzac, Mémoires de deux jeunes mariées, Pl., t. I. p. 288.
7 Une horrible frayeur la saisit et, sans savoir comment, à peu près comme si elle eût été jetée dans le noir par une force irrésistible, elle se rua vers l'escalier (…)
J. Green, Adrienne Mesurat, I, XIV.

Encyclopédie Universelle. 2012.

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